Dîner-causerie

L’apprentissage actif, un retour aux sources?

  • Jeudi, 21 novembre 2013

Au temps de nos grands-parents, dans les écoles de rang à multiples niveaux, il aurait été impensable que la pédagogie ne comporte pas de volet « actif » puisque l’interaction et l’interrelation constituaient nécessairement les principaux leviers de l’efficacité avec une seule ressource pour enseigner. Évidemment, on ne peut aller plus loin dans l’analogie ou la comparaison avec les situations d’apprentissage telles que vécues dans notre contexte contemporain.

Devrait-on envisager que l’apprentissage actif constitue un retour aux sources? Dans la mesure où il vise à mettre à contribution la capacité d’un apprenant à s’engager dans un processus de prise en charge de ses apprentissages, probablement! Toutefois, les valeurs et le contexte de l’une et l’autre époque n’ont rien de comparables. Les technologies démultiplient le potentiel d’intervention et de traitement des contenus sans compter la mise en forme (édition) et le partage (publication, diffusion) des résultats.

L’apprentissage dit « actif » se présente sans doute comme une préoccupation « de l’heure », mais davantage comme un passage quasi obligé, avec une clientèle en déficit de motivation, pour qui les conditions d’apprentissage apparaissent étriquées, inappropriées dans un contexte où l’encadrement ne fait pas suffisamment de sens. Nos établissements devraient-ils dès lors miser sur l’apprentissage actif pour soutenir la réussite et jusqu’à quel point l’environnement technologique et physique doit-il faire l’objet d’intervention et de mise à niveau pour s’inscrire dans ce processus? Plusieurs collèges ont mis de l’avant des projets de « classe dédiées à l’apprentissage actif » tout comme on a mis de l’avant des « projets portables », des projets « réseau », des parcs de tablettes, etc.

Sachant que la presque totalité des étudiants du collégial possède et utilise des équipements technologiques d’usage courant (ordinateurs portables, tablettes, téléphones intelligents) et que les classes sont désormais minimalement équipées de projecteurs numériques, de tableaux interactifs, le principe de l’apprentissage actif pourrait-il s’appliquer en comptant sur une organisation matérielle et physique qui priorise l’utilisation des outils technologiques déjà accessibles?

Plus prosaïquement ne sommes-nous pas rendus à une étape où la dichotomie entre les conditions techniques optimales de l’apprentissage actif et l’utilisation optimale des outils technologiques n’a plus lieu d’être?

Questions et enjeux

  • Peut-on imaginer qu’un étudiant qui vit et baigne au quotidien dans une culture technologique totalement envahissante puisse accepter de vivre un apprentissage « passif »? Ne devrions-nous pas plutôt mettre de l’avant le principe d’une intégration constructive au mode de vie (déjà hautement technologique!) dans un processus d’apprentissage actif « harmonisé aux valeurs de notre siècle »? Quelles formes cet apprentissage actif pourrait-il prendre? Quelles séquences méthodologiques et organisationnelles les intervenants pédagogiques devraient-ils suivre pour s’inscrire dans un processus d’apprentissage actif? Quels seraient les meilleures stratégies d’enseignement? Devraient-elles nous inciter à revoir nos stratégies d’apprentissage tout comme à exploiter davantage les principes de l’apprentissage actif?
  • L’environnement et l’organisation physique (équipement) optimisé d’une classe représente-t-il un «prérequis absolu» pour mettre en place les conditions d’un apprentissage actif réussi?
  • Doit-on nécessairement compter sur des investissements matériels et financés pour mettre en œuvre un projet d’apprentissage actif?


Les activités d'animation et de perfectionnement sont diffusées sur le site de Éductive.

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